Les informations émotionnelles dans la prise de décision
Charles Darwin, dans son ouvrage L’expression des émotions chez l’homme et les animaux (1872) a engagé les recherches sur le rôle et l’utilité des émotions dans la prise de décision.
Depuis Darwin, les études scientifiques sur le rôle des émotions et l’importance des informations émotionnelles dans la prise de décision se sont multipliées. Au-delà des émotions intégrées (rationnelles, déclenchées par la situation elle-même), les auteurs ont compris que les individus pouvaient aussi ressentir des émotions dites incidentes.
D’autre part, les individus utilisent les expressions faciales émotionnelles d’autrui pour prendre ses décisions.
Gibson et Walk (1960) ont montré le rôle essentiel de l’utilisation des expressions faciales d’autrui dans la prise de décision (et ce dès la petite enfance).
Et plus largement, les individus utilisent les informations émotionnelles présentes dans leur environnement pour prendre leurs décisions.
Dans les situations de forte ambiguïté (c’est-à-dire quand la personne doit prendre une décision rapide dans une situation complexe), les individus utilisent, également, les marqueurs somatiques qui sont des signaux émotionnels générés en anticipation des événements futurs et qui permettent (de façon consciente ou inconsciente) d’améliorer l’efficacité de la prise de décision (au-delà de l’émotion intégrée déclenchée par la situation).
Dans les années 1990, A. Damasio a énoncé la théorie des marqueurs somatiques en plaçant les émotions au cœur du processus décisionnel.
L’influence de l’état affectif dans la prise de décision
Face à un même stimulus, tous les individus ne réagissent pas de la même façon et ne prennent pas les mêmes décisions.
La façon dont un stimulus environnemental impacte la perception et la prise de décision dépend également largement de l’état interne de l’individu (des marqueurs somatiques, mais également de son passé, des expérience vécues, de son état affectif…).
Jennifer Lerner (Han, Lerner et Keltner, 2007) montre que, quand un individu a peur (est dans une émotion incidente de peur), il a une tendance forte à prendre des décisions basées sur des incertitudes faibles, alors que quand un individu est triste (est dans une émotion incidente de tristesse), il a une tendance forte à prendre des décisions basées sur des incertitudes élevées.
Ces recherches indiquent qu’un même individu, peut, en fonction de son état émotionnel, prendre des décisions différentes voire opposées.
Comprendre ses émotions avec la thérapie de l’Enfant Intérieur
En reconnaissant et en comprenant ses émotions, les individus peuvent prendre des décisions éclairées et moins influencées par des blessures émotionnelles non résolues.
Ils peuvent également développer une conscience émotionnelle accrue, réduire les réactions automatiques néfastes et cultiver une estime de soi positive pour une prise de décision sereine.
Au cours de la thérapie, vous irez à la rencontre de votre Enfant Intérieur pour prendre conscience des potentiels qui se sont développés au cours de votre vie. Et, la libération émotionnelle vous permettra de prendre de la distance avec votre adaptation pour poser des actes en conscience.
Références
Antonio R. Damasio (1995): L’Erreur de Descartes : la raison des émotions. Paris : Odile Jacob.
Blanchette, I., & Richards, A. (2010). The influence of affect on higher level cognition: A review of research on interpretation, judgement, decision making and reasoning. Cognition and Emotion, 24(4), 561‐595.
Cadet, B., & Chasseigne, G. (2009). Psychologie du Jugement et de la décision. Des Modèles aux Applications (Première édition). De Boeck Université.
Moscovici, S. & Doise, W. (1992). Dissension et consensus, Paris, PUF
Niedenthal, P.M., Krauth-Gruber, S., & Ric, F. (2009). Comprendre les émotions : perspectives cognitives et psycho-sociales, Wavre : Mardaga.
Oberlé, D, & Aebischer, V. (2012). Le groupe en psychologie sociale, Psycho Sup, Dunod.
Sander, D., & Scherer, K. R. (2009). Traité de Psychologie des émotions. Paris : Dunod.