Une conception de l’éducation en constante évolution
Début du XXème siècle, « l’éducation nouvelle » vise à amener l’enfant à prendre part activement à sa propre formation plutôt qu’à la simple intériorisation de savoirs et de règles.
De nombreux auteurs, chercheurs viennent nourrir la nouvelle approche de l’éducation. Nous pouvons citer quelques noms : Maria Montessori, Alexander Sutherland Neill, Célestin Freinet, Carl Rogers, Bowlby, Mary Ainsworth…
Quand certains insiste sur la nécessité de porter sur l’enfant un regard positif inconditionnel pour qu’il s’accepte tel qu’il est et reste en contact avec son vrai « self ». D’autres s’opposent : Watson considère que de répondre aux pleurs du bébé ne fait que renforcer cette tendance, Bowlby souligne le caractère vital, pour un jeune enfant, de voir ses besoins affectifs satisfaits.
Ainsworth met en évidence l’effet bénéfique de la « sensibilité maternelle » sur le devenir du bébé.
Du point de vue du système familial, l’enfant occupe désormais une place centrale.
Et le parent dans tout cela ?
Un parent en lien avec le système familial de ses origines
Les psychologues Élisabeth Fivaz-Depeursinge et Antoinette Corboz-Warnery ont élaboré un concept expérimental permettant d’observer la qualité des interactions au sein d’une triade mère-père-bébé.
Le fait d’avoir un enfant rend l’accès à la parentalité de manière systématique. Mais le « parenting » va lui dépendre de la manière dont on se positionne par rapport à sa famille d’origine.
Selon la capacite de chaque parent à trouver satisfaction dans son couple ou à faire face aux problématiques, l’enfant sera plus ou moins épargné du rôle de béquille émotionnelle.
Une méta-analyse montre qu’une mère induit chez son enfant le même style relationnel qu’elle a elle-même vis-à-vis de ses parents. Les chiffres sont beaucoup moins éloquents du côté du père, avec seulement 37 % des cas concernés par ce phénomène de transmission. Le phénomène serait toutefois accentué dans les cas où le père occupe une place centrale dans la vie de l’enfant.
Pour sortir de ce schéma, le méta-parent peut alors se questionner sur les fondements de la représentation qu’il a de son enfant. Car ce qu’il craint pour ses enfants correspond souvent à ce qu’il a appris à craindre pour lui-même, au regard de son vécu.
Références
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Garelli, C. & Wendland, J. (2017). Aptitude à la mentalisation parentale, disposition à la conscience de soi et stress parental chez les mères d’enfants âgés de 1 à 4 ans. Devenir, 29, 105-123.
Gutton, P. (2006). Parentalité. Adolescence, 241, 9-32.
Miljkovitch R, Poisson F. (2018) « Parenting, le parent est une personne » Odile Jacob
Miljkovitch, R. (2005). Entre grands-parents et petits-enfants L’impact des grands-parents sur les représentations d’attachement de leurs petits-enfants. Dans : Sylvain Bouyer éd., Grands-parents et grands-parentalités (pp. 77-99). Toulouse: Érès.
Miljkovitch, R. (2001). L’attachement au cours de la vie: Modèles internes opérants et narratifs. Presses Universitaires de France.
Miljkovitch, R. (2007). La théorie de l’attachement : une théorie déterministe ?. Dans : Blaise Pierrehumbert éd., L’attachement, de la théorie à la clinique (pp. 89-93). Toulouse: Érès.